Et
aujourd'hui, quoi qu'on a ?
Aujourd'hui, le discours de Nicolas Sarkozy m'a agacé. Il a de nouveau démontré toute l'ignorance de la classe dirigeante concernant les problématiques Internet. On s'intéresse donc uniquement à cette nouvelle lutte.
Lecteur,
n'essaye pas de mentir. On est tous au courant : comme moi,
comme ton voisin, comme le mec qui te regarde bizarrement dans le
bus, tu regardes des séries sur Internet. Et pas sur le site
officiel de TF1 mais bien illégalement sur Megavideo. Personne ne va
te blâmer pour ça puisque tout le monde le fait (même si on peut
se reprocher que les pauvres studios américains souffrent
économiquement).
Malheureusement,
Nicolas Sarkozy n'est pas du même avis et l'a fait clairement savoir
dans son discours d'aujourd'hui. Après s'être félicité de la
réussite d'Hadopi 2 - qui visait les téléchargements illégaux-
il a souhaité tourner la lutte vers les sites de streaming. Deux
solutions seraient à l'étude : la création d'un délit pour
les titulaires d'un accès Internet ayant été
utilisé pour consulter ces sites ou un filtrage des sites à la
manière des paris et jeux en ligne. On ne peut pas reprocher au
président de vouloir lutter contre une forme discutable d'accès à
la création. Pourtant, cette décision montre tout le fossé qui
existe entre la génération Internet et les politiques. Encore une
fois, le Gouvernement se dirige vers un tout répressif - sachant que
la France est déjà une figure de proue dans ce domaine - sans
prendre en compte les formidables possibilités d'Internet.
Un accès illimité
Que le Président le veuille ou non,
Internet a instauré un nouveau rapport concernant l'accès à la
culture. Il y a quelques années à peine, personne n'aurait pu
imaginer regarder un épisode quelques heures après sa diffusion aux
États-Unis. Tout ce que nous pouvions connaître se trouvait à la
télévision ou de façon confidentielle dans les bacs de la Fnac.
Aujourd'hui, le public a un accès illimité à tous les produits
culturels. Il peut donc décider de regarder une série obscure
diffusée sur Sci-Fi en quelques clics. Internet est aussi une
opportunité pour les créateurs et producteurs. Tous les projets
peuvent accéder à une diffusion large et obtenir leur chance face
au public. C'est un véritable atout qui ne doit pas être entravé.
Ou alors ce serait dire qu'on ne peut accéder qu'à la culture TF1.
Changer le modèle de diffusion
Le modèle actuel est très agréable
pour les consommateurs mais ne peut pas perdurer. Le tout gratuit est
une utopie qu'il faut dépasser, sans pour autant tomber dans le tout
répressif. Les créateurs ont besoin de financement pour lancer de
nouveaux projets mais aussi en faire perdurer certains. Et la chance
des studios est toute trouvée. Internet donne une audience mondiale
et démultiplie les capacités pour les annonceurs. Sans être un
expert de l'économie audiovisuel mondiale, il me semble qu'il s'agit
d'une véritable source de revenus non négligeable. En plus de cela,
à côté, on peut imaginer des offres payantes illimitées comme
pour la musique.
Cependant, pour réaliser tout ce joli
programme, il va falloir accepter l'innovation et la prise de risque.
Nicolas Sarkozy, les studios et les diffuseurs doivent alors
absolument encourager les initiatives qui vont dans ce sens. Parce
que pour le moment, ils vont à contre-courant de l'histoire.
Musique écoutée pendant tout ce temps-là: Maroon 5 - Moves Like Jagger
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