Et
aujourd'hui quoi qu'on aime ?
Lecteur, je dois te l'avouer : quand j'ai choisi ce livre dans ma librairie préféré, j'ai succombé à un outil marketing trop présent ces dernières années dans les rayons. En bandeau rouge sur le livre, inscrit en gras, le roman était présenté comme le Prix Télérama 2009. J'ai bien fait de céder à cette tentation.
Calfeutré
au fond de ton canapé pour échapper à la vague de froid maléfique
et sournoise (le grand soleil t'attire dehors et pam ! Le froid
te met une grande claque avec son ami le vent), tu zappes
frénétiquement entre NT1 et NRJ12 et n'arrives pas à te décider
entre « Devenir célèbre à tout prix » et « Ma
famille est hors-du-commun ». Une seule solution : stopper
tout et se mettre à aimer Les Falsificateurs + Les Éclaireurs d'Antoine Bello
Les Falsificateurs est un roman d'Antoine
Bello,paru en 2007. Il raconte l'ascension d'un jeune Islandais,
Sliv Dartunghuver, géographe de formation, dans les rangs d'une
organisation secrète internationale, le CFR, qui falsifie la
réalité. Très vite, le jeune islandais se révèlent être doué
dans ce domaine, au point d'abuser de ses capacités. Les aventures
de Sliv se continuent dans un deuxième tome, Les
Éclaireurs.
Plus mature, le falsificateur se retrouve au centre des attentats du
11 Septembre et de la Guerre en Irak, comprenant que le CFR n'est pas
le seul à modifier la réalité.
Antoine Bello est un écrivain français né le 25 Mars 1970 à Boston. Il se
paye aussi la liberté d'être en entrepreneur en fondant la société
Ubiqus. Il publie son premier recueil de nouvelles Les Funambules en
1996 et reçoit le Prix
Littéraire de la Vocation Marcel Bleustein-Blanchet
Deux ans plus tard, Antoine Bello frappe fort avec son premier roman
Éloge de la Pièce Manquante emmenant le lecteur dans un polar à
travers le monde du puzzle de vitesse. A cette occasion, il se
retrouve en final du Prix Novembre face à Michel Houellebecq et ses
Particules Élémentaires.
Lecteur, je dois te l'avouer : quand j'ai choisi ce livre dans ma librairie préféré, j'ai succombé à un outil marketing trop présent ces dernières années dans les rayons. En bandeau rouge sur le livre, inscrit en gras, le roman était présenté comme le Prix Télérama 2009. J'ai bien fait de céder à cette tentation.
Quand
on lit un tel roman, la peur la plus légitime est la caricature.
Caricature de l'histoire, des personnages, des intrigues... Et dans
Les Falsificateurs, un tel écueil est attendu vu son point de
départ : le Consortium de Falsification du Réel. Mais Antoine
Bello n'est pas du genre à se laisser faire. Si quelques épisodes
sont à limite du vraisemblable et de la naïveté, le lecteur n'a
pas à forcer pour se laisser entraîner dans cette réalité
remettant en cause notre histoire. « Il
paraît que le CFR a produit un faux roman d’Alexandre Dumas. –
Absolument, Le Chevalier de Sainte-Hermine. Idem en musique
classique : un de nos agents compose en ce moment une aria de
Bach. »
(SOS
Paranoïa, bonjour ! ). De même, les personnages qui
apparaissent très simplistes au début (Sliv Dartunghuver semble
être un éternel optimiste à qui on mettrait bien quelques taquets
pour le ramener à la méchanceté du monde) se révèlent être plus
fins et plus torturés que prévu.
Dans
cette histoire, on apprécie aussi le style d'Antoine Bello. Son
écriture est directe, vive et sans fioritures. Cela lui permet
d'apporter une constante fraîcheur dans son récit et de garder un
rythme soutenu. J'ai beau aimé les digressions de certains auteurs
sur le blanc d'un mur et m'inscrire dans un rythme contemplatif lent,
Antoine Bello séduit par son efficacité chirurgicale. Certes,
aucune phrase n'est un chef d’œuvre artistique mais ce n'est pas
ce qu'on recherche dans cette came.
Et
finalement, ce qui te retient accroché aux pages du livre, prêt à
louper l'épisode des Experts Miami du dimanche soir, c'est le
suspens organisé d'une main de maître. Que ce soit dans l'intrigue
principale ou les intrigues secondaires, une légère tension excite
suffisamment ta curiosité pour toujours continuer. Et c'est dans ce
sens que ce roman et sa suite sont très réussis. Lecteur, tu me
diras qu'après autant de suspens, la révélation de l'intrigue doit
être décevante...Attend toi à être surpris.
Lecteur,
si tu veux continuer dans cette voie, il faut absolument lire Eloge
de la pièce manquante, véritable petit bijou d'imagination et
d'écriture. Pour le reste, Antoine Bello produit des objets bien
trop hors du commun pour trouver un quelconque point de comparaison
chez un autre auteur.
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