vendredi 13 janvier 2012

Aujourd'hui - A la recherche du buzz perdu

Et aujourd'hui quoi qu'on a ?




N'en déplaise à Jacques Séguéla, Internet est devenu un outil central pour les différents candidats dans la campagne présidentielle.
A quatre mois du premier tour des élections présidentielles, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon ou encore Marine Le Pen commencent à dévoiler leurs futurs sites de campagne. Si quelques initiatives avaient retenu l’attention jusqu’alors (web-série deJean Luc Mélenchon ou quizz pour Christine Boutin), les actions sur le Web deviennent plus conventionnelles. Les sites des candidats seront surtout des reflets de leurs actualités, même si les équipes de campagne tenteront de jouer la carte du « social media » avec des espaces de discussion.

Beaucoup de monde et peu d'audience

La campagne devrait aussi prendre place sur les réseaux sociaux, avec Facebook et Twitter en tête (plus question de monter son propre réseau social…). Si l’appellation les regroupe, les deux sites ont des rôles très différents. Facebook regroupe le grand public et permettra de mobiliser directement autour de grands événements. Twitter est un réseau de connaisseur regroupant des leader d'opinion. Ils peuvent servir de caisse de résonance en relayant les messages et les idées autour de leur communauté respective. Dans les deux cas, le mot d’ordre restera la réactivité et la communication directe avec l’électeur.


Les réseaux sociaux sont dans tous les cas un bon moyen de prendre le pouls de sa popularité par son nombre de followers sur Twitter ou le nombre de « j’aime » sur Facebook. Aujourd’hui François Hollande comptabilise 103 175 followers sur Twitter et Marine Le Pen 28 959 personnes sur sa page Facebook (chiffres en constante évolution). Nicolas Sarkozy n’étant toujours pas en campagne ne peut pas se comparer. Mais il peut compter sur ses fidèles lieutenants, dont Nadine Morano (oui, je sais, c'est trop simple...), qui animent la toile, à tort ou à raison.


Les budgets alloués à la campagne sur Internet montrent l’importance accordée par les candidats à cet objet médiatique. Au Parti Socialiste, 2 millions d’euros sont investis, soit 10% du budget de campagne. A l’UMP, les budgets n’ont pas encore été dévoilés, mais les chiffres devraient être semblables. Dans les plus petits partis, la proportion du budget reste la même, avec un dixième des finances libérées pour la campagne : 100 000 euros pour le Front de Gauche, 150 000 euros pour EELV et 700 000 euros pour le MoDem.

Quel impact pour la campagne ?

Au-delà de toute cette débauche d’énergie et de finances, la question du rôle d’Internet dans la campagne présidentielle reste. Avec 20 millions de Français sur Facebook, 3 millions sur Twitter et une heure par jour en moyenne sur le web, Internet fera partie du milieu ambiant de cette campagne. Pour autant, rien ne prouve que l'impact des actions numériques sera plus fort qu'une simple distribution de tracts.
Internet réuni beaucoup de monde mais de façon très dispersé et ne s’impose pas réellement comme un support de masse. Par exemple, au moment des primaires socialistes, le débat a été « live-tweetté » par nombre de médias, ce qui a engendré 18 000 tweets. En face, 4,9 millions de téléspectateurs regardaient bien sagement le même débat à la télévision. Internet est plutôt un ensemble de marchés de niche qu'il faut conquérir.

Autre élément jouant en défaveur d'Internet : les acteurs de la vie politique appréhendent encore très mal le monde numérique et celui des réseaux. Les candidats sont rodés à utiliser les outils conventionnels mais balbutient quand il s'agit d'Internet. La communication sur les réseaux sociaux change le mode de conversation et de débat public auquel sont habitués les candidats. Un risque que les « gros » candidats n'ont pas intérêt à prendre lorsque les médias traditionnels permettent une large exposition. Par conséquent, les comptes Facebook et Twitter serviront à afficher les emplois du temps, les rendez-vous médias et les photos officielles, sans jamais vraiment innover.

Espace public et « bad buzz »

S'il est peu probable de voir les candidats influencer la campagne sur le web, Internet pourrait faire basculer les événements en étant le principal espace de débat public. « Le centre de gravité du débat public s’est fortement déplacé des média traditionnels vers Internet. A ce titre-là, je suis persuadé qu’il va se passer beaucoup de choses sur le Web [le point Godwin va exploser d'ailleurs, ndla] » estime Benoit Thieulin, co-dirigeant de l'agence de communication la Netscouade. « Le couple TV – Internet se complète bien. L’agenda médiatique est établi à la télé, mais le débat public n’a pas lieu à la télé, parce que la TV est un lieu où on a peu d’espace, l’information y est très sommaire, très simple, et par ailleurs on n’y débat pas. Le débat à lieu là où le média est Interactif et il y a beaucoup d’espace, c’est-à-dire Internet » complète Benoit Thieulin. Cependant, cet impact, s'il existe, ne peut pas être mesuré en terme de voix.

Internet pourrait aussi agir sur la campagne présidentielle par l'effet d'un « bad buzz ». L'image, surtout négative, colle plus longtemps et plus sûrement aux candidats qu'un ensemble de discours et d'idée. Il suffit pour s'en convaincre de se rappeler de l'affaire de la Porsche pour Dominique Strauss-Kahn qui avait enflammé les réseaux sociaux à l'époque.

Pour suivre la campagne sur Internet et voir qui agite ce bocal, n'hésitez pas à cliquer sur les liens ci-dessous.





Pour savoir qui est le plus populaire


Cet article est à retrouver sur Lyon Webzine (lieu de mon stage de janvier)


Musique écoutée pendant tout ce temps-là: Fallulah - Out Of It


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